Normand
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salle des ventes et brocantes, cuisine, musées, ma thèse !
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Sujet: Etre riche en Grèce ancienne Jeu 18 Déc 2008 - 12:23 |
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UNIVERSITE DE CAEN — BASSE-NORMANDIE UFR d'Histoire C.A.P.E.S. externe Histoire ancienne Concours blanc du 17 décembre 2008 Dissertation (Durée : cinq heures)
Sujet : Être riche dans le monde grec (478-88)
LISTE DES DOCUMENTS
1. L'amour de l'or chez les Spartiates dans les années 375-365 XENOPHON, Lakedaimôn Politeia, XIV; PLATON, République, VIII, 548 a-c (M. AUSTIN & P. VIDAL-NAQUET, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, 19967, n°100 et 101)
2. La fortune du père de Démosthène vers 380 DEMOSTHENE, I (Contre Aphobos), 9-11, (M. AUSTIN & P. VIDAL-NAQUET, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, 19967, n°116)
3. Décret delphien en l'honneur d'Eumène II de Pergame (160/159 a.C.) FD III, 3, 237 (J. POUILLOUX, Choix d'inscriptions grecques, Paris, 20032, n°10)
4. Riches aristoi athéniens du V' s PLUTARQUE, Cimon, I, 1 ; 2 ; 4 ; 8 ; X, 1-3 ; Périclès, XXIV, 8 ; Alcibiade, VIII, 1 et 3 (tr. A.-M. OZANAM dans F. HARTOG (dir.), Plutarque. Vies Parallèles, Paris, 2001). N.B. — Les documents joints peuvent aider les candidats à la réflexion sur certains aspects du sujet.
Ces documents n'ont pas à faire l'objet d'une explication spécifique.
1. L'amour de l'or chez les Spartiates dans les années 375-365 Si l'on me demandait si, maintenant encore, les lois de Lycurgue me paraissent demeurer inébranlées, je n'aurais pas, par Zeus, le courage de l'affirmer encore. Je sais en effet que jadis les Lacédémoniens préféraient vivre chez eux et entre eux, avec des biens modérés, plutôt que de faire les harmostes dans les cités dont les flatteries les corrompent. Auparavant, je le sais, ils craignaient de paraître avoir de l'or en leur possession ; aujourd'hui il y en a qui se pavanent à la pensée qu'ils en possèdent. XENOPHON, Lakedaimôn Politeia, XIV, 1-3 (M. AUSTIN & P. VIDAL-NAQUET, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, 19967, n0100). SOCRATE. « Avides de richesses : voilà ce que seront de tels hommes, comme le sont les dirigeants des oligarques, et c'est un culte clandestin, sauvage, qu'ils rendront à l'or et à l'argent ; ils auront des celliers et des trésors privés où ils les déposeront clandestinement ; ils entoureront leurs demeures d'une enceinte et en feront comme autant de nids bien à eux où ils accumuleront les dépenses pour des femmes ou pour qui bon leur semblera. GLAUCON. — Très vrai SOCRATE. — Ils seront donc avares de leur argent, parce que possession et culte seront clandestins, et en même temps dépensiers du bien d'autrui pour satisfaire leurs passions ; et ils cueilleront leurs plaisirs en cachette, tournant la loi comme des enfants agissant à l'insu de leur père, car leur éducation a été celle de la violence, non de la persuasion et ils ont négligé la véritable Muse, celle qui accompagne le Raisonnement et la Philosophie, et honoré la Gymnastique plus que la Musique. » PLATON, République, VIII, 548 a-c (M. AUSTIN & P. VIDAL-NAQUET, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, 9967, n°101).
2. La fortune du père de Démosthène vers 380 Mon père, Juges, a laissé deux ateliers ; ni l'un ni l'autre n'était de petit artisanat : l'un était de trente-deux ou trente-trois fabricants de couteaux valant chacun cinq ou six mines pour les uns, au moins trois mines pour les autres ; mon père en tirait un revenu annuel de trente mines net ; l'autre était de vingt fabricants de lits qui lui étaient engagés en contrepartie d'une créance de quarante mines et qui lui donnaient douze mines net. Plus une somme de un talent prêtée à raison d'une drachme à la mine ; l'intérêt annuel était de plus de sept mines. Voilà ce qu'il a laissé comme biens actifs, comme le reconnaîtront mes adversaires eux-mêmes : au total quatre talents cinq mille drachmes, pour le principal, dont le produit annuel était de cinquante mines. À côté de cela, de l'ivoire, du fer comme matière premières et du bois pour les lits valant quatre-vingt mines ; de la noix de galle et du bronze achetés pour soixante-dix mines. Encore, une maison de trois mille drachmes, des meubles, coupes, objets en or, vêtements, la parure de ma mère — le tout valant autour de dix mille drachmes — et quatre-vingt mines d'argent en caisse. Voilà ce qu'il a laissé à la maison. En outre, soixante-dix mines en prêt maritime placés chez Xouthos, deux mille quatre cents drachmes à la banque de Pasion, six cents à celle de Pylade et, chez Démomélès, fils de Démon, mille six cents drachmes, enfin des sommes prêtées à raison de deux à trois cents drachmes, pour une somme globale d'un talent. Au total, pour tous ces articles, huit talents et trente mines. Faites le calcul et vous trouverez en tout quatorze talents. DEMOSTHENE, I (Contre Aphobos), 9-11, (M. AUSTIN & P. VIDAL-NAQUET, Économies et sociétés en Grèce ancienne, Paris, 19967, n°116).
N.B. — Les documents joints peuvent aider les candidats à la réflexion sur certains aspects du sujet. Ces documents n'ont pas à faire l'objet d'une explication spécifique. 3. Décret delphien en l'honneur d'Eumène II de Pergame (160/159 a.C.) Il a plu à la cité de Delphes, en assemblée plénière, avec le nombre légal de suffrages : attendu que le roi Eumène, ami de notre peuple et son bienfaiteur par tradition ancestrale, rempli en outre de piété à l'égard de la divinité et de la cité, a envoyé une lettre à notre cité ainsi que trois talents d'argent d'Alexandre et trente mines pour être à la disposition de la cité en tout temps ; attendu que dans cette lettre, à propos de la construction du théâtre et des autres offrandes, il a exposé qu'il enverrait au début de l'été des gens pour les constructions : à la Bonne Fortune, plaise à la cité, d'accorder l'éloge au roi Eumène pour la piété qu'il montre à l'égard du dieu et pour son dévouement envers la cité, et d'accepter [...I FD III, 3, 237 (tr. J. POUILLOUX, Choix d'inscriptions grecques, Paris, 20032, n°10).
4. Riches aristoi athéniens du V' s Cimon, fils de Miltiade, avait pour mère Hégésipylè, d'origine thrace, qui était la fille du roi Oloros, comme le rapportent les poèmes d'Archélaos et de Mélanthios écrits en l'honneur de Cimon lui-même. Voilà pourquoi l'historien Thucydide, qui était apparenté à Cimon, eut lui aussi pour père un Oloros, ainsi nommé à cause de son ancêtre, et posséda des mines d'or en Thrace. ...1 Miltiade fut condamné à une amende de cinquante talents et jeté en prison jusqu'à ce qu'il l'eût payée ; il y mourut. Cimon, encore adolescent, resta donc orphelin avec une sœur toute jeune qui n'était pas mariée. I _I Lorsque Callias, un des hommes les plus riches d'Athènes, en tomba amoureux et se présenta, offrant de payer l'amende de son père, elle accepta et Cimon la lui donna en mariage. Cimon était désormais dans l'abondance. Les bénéfices de cette campagne (dans le nord de l'Égée] qu'on l'avait vu gagner de fort belle manière, il les dépensa de manière plus belle encore pour ses concitoyens. Il fit enlever les clôtures de ses champs pour que les étrangers et les citoyens dans le besoin pussent sans crainte aller cueillir les premiers fruits ; il faisait chaque jour préparer chez lui un repas simple, mais suffisant pour un grand nombre de personnes : les pauvres qui le souhaitaient pouvaient entrer et se nourrir sans avoir à travailler, ce qui leur permettait de consacrer tout leur temps aux affaires publiques. D'après Aristote, ce repas n'était pas destiné à tous les Athéniens, mais seulement aux membres de son dème de Laciades. Cimon se faisait suivre de jeunes compagnons bien habillés dont chacun, s'il rencontrait un vieillard de la ville mal vêtu, changeait d'habits avec lui. Cette attitude fut jugée fort noble. Ces mêmes jeunes gens portaient sur eux une grande quantité de pièces de monnaie ; ils s'approchaient, sur l'agora, des pauvres les plus fiers et, sans rien dire, leur glissaient dans les mains quelques menues pièces. PLUTARQUE, Cimon, I, 1 ; 2 ; 4 ; 8 ; X, 1-3 (tr. A.-M. OZANAM dans F. HARTOG (dir.), Plutarque. Vies Parallèles, Paris, 2001). [Périclès] était marié à une de ses parentes, qui avait d'abord été l'épouse d'Hipponicos, dont elle avait eu Callias surnommé le riche. PLUTARQUE, Périclès, XXIV, 8 (tr. A.-M. OZANAM dans F. HARTOG (dir.), Plutarque. Vies Parallèles, Paris, 2001). Un jour, Alcibiade frappa d'un coup de poing Hipponicos, père de Callias, à qui sa richesse et sa naissance conféraient une grande réputation et une influence considérable. 1... I L'autre lui pardonna, oublia sa colère, et plus tard, lui donna en mariage sa fille Hipparétè. Cependant, d'après certains auteurs, ce ne fut pas Hipponicos, mais son fils Callias, qui donna Hipparétè à Alcibiade avec une dot de dix talents ; dès qu'elle devint mère, Alcibiade exigea dix autres talents, prétendant que cela avait été convenu si des enfants naissaient. Mais Callias, craignant les manœuvres d'Alcibiade, se présenta à l'Assemblée du Peuple, auquel il fit don de ses biens et de sa maison, au cas où il viendrait à mourir sans descendance. PLUTARQUE, Alcibiade, VIII, 1 et 3 (tr. A.-M. OZANAM dans F. HARTOG (dir.), Plutarque. Vies Parallèles, Paris, 2001). N.B. — Les documents joints peuvent aider les candidats à la réflexion sur certains aspects du sujet. Ces documents n'ont pas à faire l'objet d'une explication spécifique.
Qu'est-ce que vous ferriez comme plan ? |
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Normand
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08/10/2008 Nombre de messages :
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Sujet: Re: Etre riche en Grèce ancienne Ven 19 Déc 2008 - 11:48 |
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et bien dès que j'ai le corrigé, je le met en ligne. En ce qui concerne ton idée de plan, c'est ce que j'ai fait dans les grandes lignes, bien que je ne me sent pas à l'aise avec l'ancienne (mauvais souvenir de chalons : les élites et l'évergétisme dans le monde grec), au moins le sujet d'oral m'aura servi pour cette question
Vive Caen, et pour Malherbe, j'espère que l'on va battre Lyon samedi soir, en tout cas j'y serais pour les encourager ! |
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